Je suis pleine
Pleine de pensées, pleine d’idées.
Pleine de mots que j’écris partout, sur tout, tout le temps.
Je suis pleine d’amour, de gratitude, de nostalgie, de colère…
Pleine d’attente, pleine de bruit.
Pleine de chaleur aussi !
Canicule dans l’air, canicule dans le corps, ça déborde.
Je suis de celles qui font tout, qui pensent à tout, qui essaient.
Je crée, j’expérimente, je me trompe mais je cherche à m’en sortir.
Je bosse sur moi, énormément.
Je suis aussi celle qui craque pour un rien, qui gueule, qui pleure, qui s’agace parce que ça n’avance pas, ou parce que rien ne change…
Mais je suis aussi celle qui aime, profondément.
Celle qui voit, celle qui écoute, et celle qui ressent.
Je suis en feu, et le monde est en pause.
Je suis vivante, volcanique, en mouvement.
Eux : calmes, lents, prudents.
Et ça m’étouffe.
Je suis fatiguée d’attendre que les autres me rejoignent.
Fatiguée de faire le lien, la transition, le trait d’union entre deux mondes.
Fatiguée de devoir toujours expliquer, toujours justifier, toujours accepter.
Je ressens de la colère parce que j’ai l’impression d’être toujours la dernière à qui l’on pense.
Je suis cette option, ce « on verra ça plus tard ».
Celle à qui on oublie de poser des actes.
Je suis celle qu’on aime mais à qui on dit « j’ai pas le temps ».
J’en ai marre de comprendre à la place des autres.
Marre de leur trouver des excuses, marre de me dire « ils font comme ils peuvent ».
Je me rends compte que là, maintenant tout de suite, je ne suis bien que seule.
Dans ma bulle.
Avec mes mots, mes silences, mes idées à la minute.
C’est là que je retrouve un peu de paix.
Pas dans les compromis, pas dans les explications, pas dans les « bientôt ».
Je suis en train de renaître.
Et peut-être que pour renaître il faut s’éloigner du vacarme.
Il faut arrêter de toujours être en attente.
Il faut prendre le temps de redevenir pleinement soi-même, avant de se vider pour les autres.